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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 11:27

A propos du livre « La part des flammes »  de Gaëlle Nohant (éditions Héloise d'Ormesson)

Lauréat « complètement livres ! »

 

P13, 88, 96 132 161, il est fait mention du baron de Mackau, un des organisateurs du bazar de la charité.

Quel est le rapport avec l'Alsace ?

L'Histoire (sources provenant d'un livre sur les blasons d'Alsace(?), dont les  sources sont aux archives du Bas-Rhin .)

 

Sous le règne de la reine Elisabeth I d'Angleterre, une branche de la famille Mackeogh (qui se prononce en gaélique Mackyo…),  originaire d'Irlande, du comté de Connaugh, se fixa à Waremme, dans l'évêché de Liège. (Ils francisèrent alors leur nom de famille en "Mackau").

Un descendant, « François-Guillaume, quitta Waremme fort jeune, pour entrer comme page au service du roi de Suède. Nommé plus tard, sur la recommandation de ce prince, directeur de l'école d'équitation de Stuttgart, il vint vers 1675 s'établir à Strasbourg, y épousa une alsacienne en 1676, Catherine-Barbe Albertini d'Ichtersheim (Ichtratzheim), et fut placé quatre ans après, à la tête d'un établissement semblable à celui qu'il avait dirigé en Wurtemberg. Il fut également Inspecteur Général des Haras d'Alsace. Pendant près de trente ans il parcourut toute l'échelle des dignités municipales. En 1698, il avait obtenu de l'empereur d'Allemagne, pour lui et ses descendants , le titre de baron de Saint Empire , que le gouvernement royal confirma en septembre 1701 et en juin 1717.  Après le décès de sa première femme, le baron de Mackau épousa , en 1695, Françoise-Marie d'Elsenheim. De la première union naquirent douze enfants, entre autres : 

François-Joseph, connu sous le nom de baron de Hürtigheim. (qui eut  lui-même un grand nombre d'enfants). Il possédait, en outre, le petit château de Fegersheim. Il est enterré dans la vieille église d'Hurtigheim.

Louis-Eléonor, son fils,  né en 1727, fut élu stettmeister de Strasbourg et ministre du Roi Louis XV auprès de la diète de Ratisbonne. Il mourut en Allemagne en 1767 et enterré à Hipsheim. Sa femme, Marie-Angélique de Fitte de Soucy, devint en 1771, sous-gouvernante des enfants de France. Elle fait été choisie sur la recommandation de Madame du Han de Crèvecoeur, directrice de l'Ecole de Saint Cyr pour s'occuper des petits enfants de Louis XV, en particulier Madame Clotilde et Madame Elisabeth puis plus tard des enfants de Louis XVI et en particulier de Madame Royale. La lettre proposant le poste à Madame de Mackau était arrivée à Fegersheim le 23 décembre 1770. A la fin de 1771, après avoir assisté au passage de Marie-Antoinette à Strasbourg, elle partit pour Versailles, prenant avec elle ses deux filles. Elle avait laissé son fils auprès du Cardinal de Rohan. 

Renée-Suzanne-Marie-Louise fut comme sa mère, sous-gouvernante des enfants de France, en 1771. Elle agit épousé son cousin germain Louis de Fitte de Soucy.

Angélique-Charlotte, née en 1762, fut la principale amie de Madame Elisabeth de France, soeur de Louis XVI. Elle avait épousé Marc-Marie de Bombelles hussard et ambassadeur. Elle mourut de chagrin en exil en Silésie après avoir appris la décapitation de la soeur du Roi. Son mari avait été un ambassadeur des rois, puis à la mort de sa femme il entra dans les Ordres en Silésie. A la restauration il devint aumônier de l'Elysée auprès de la Duchesse de Berry, puis évêque d'Amiens. Il est mort à l'Elysée en 1822 et a été inhumé dans la cathédrale d'Amiens.

Leur fils Armand-Louis, né en 1759, avait été page du Cardinal de Rohan et avait fait ses études militaires à Strasbourg. Il fut nommé ministre de Louis XV à Stuttgart auprès du Duc de Wurtenberg puis ministre du roi auprès de la Reine de Naples, Marie-Caroline, soeur de marie Antoinette. Là les idées jacobines du ministre français le fit rejeter de Naples. Replié sur Rome, son secrétaire, Hugon de Basseville y fut assassiné par la communauté française royaliste. Il épousa Madeleine-Félicité Alissan de Chazet dont il eut quatre enfants, dont seuls survécurent deux : une fille Annette et un fils Ange René Armand, né en 1788, mort en 1855. Ce dernier  devint  un grand marin, ami de Jérôme Bonaparte, grand Amiral… Il fut gouverneur de la Martinique où il commença à émanciper les esclaves, combattit avec les anglais le général Rosas en Argentine, accorda l'indépendance d'Haïti… Il devint pair de France en 1841 et ministre de la marine de Louis Philippe en 1843. Il fut avec Alexis de Tocqueville et Victor Schoelcher, à l'origine des premières lois abolissant l'esclavage.

Armand de Mackau eut un fils, Ann-Frédéric-Armand de Mackau, qui suivit une carrière politique en Normandie dans l'Orne. Il devint président de l'institution du Bazar de la Charité, une oeuvre de bienfaisance, qui avait installé ses stands dans un hangar situé sur un  terrain de la vue de la rue Jean Goujon à Paris. Le 4 mai 1897, lors d'une démonstration du Cinématographe des frères Lumière, l'appareil  de projection  alimenté en éther, prit feu et le barnum s'embrasa. Il y eut plus de cent-vingt morts dont la soeur de l'Impératrice Sissi, la duchesse d'Alençon, une amie de la famille. Ann Frédéric de Mackau fut jugé par une cour d'assises : il fut condamné à 500 francs d'amende, le projectionniste Bailac, à un an de prison et 300 francs d'amende, son assistant Bagrachow à 8 mois de prison et 200 francs d'amende. A l'emplacement de la catastrophe  de la rue Jean Goujon a été érigée en 1905 une chapelle expiatoire dans le style Louis XVI : en souvenirs d'Angélique de Mackau.

 

La soeur d'Armand, Annette, épousa un certain Jules Hennecart, financier d'origine belge, qui fut à l'origine de la création de la ville de La Baule sur trente hectares qu'il avait achetée au bord de la mer alors qu'il possédait le chemin de fer entre Paris et Saint Nazaire. (Ils eurent plusieurs enfant dont une fille Renée qui épousa Christian d'Aboville. Ils eurent une fille Anne qui fut ma grand-mère maternelle). 

 

Les lieux :

Perdu au milieu d'un petit bois, à Fegersheim, rue des moulins, entre l'Andlau et la Scheer se trouve le charmant petit château dont il est fait mention ci-dessus. Avant d'en connaître un peu son histoire, je l'appelais « la maison du Grand Meaulnes ». Ce petit château avait été donné par Ascanio Albertini en dot lors du mariage de sa fille Catherine Barbe avec François Guillaume de Mackau. Il l'ait acheté en 1630. Cette propriété reconstruite après plusieurs incendies, avait été, à l'origine, un pavillon de chasse. La propriété comportait alors une ferme et le Moulin toujours présent. Les Mackau habitaient le plus souvent à Strasbourg, près de l'Hôpital et rue Arc en Ciel.

La voie cyclable qui va de Fegersheim à Ichtratzheim et Hipsheim longe en partie la propriété. 

A Hipsheim, l’église St Ludan, située le long de la R N 1083 possède en son cœur une stèle, martelée pendant la révolution, qui porte le nom de Mackau, le mari d'Angélique sous-gouvernante des enfants de France.

 

 

NB : les noms de Constance d'Estigel et de Violaine de Raezal, ne figurent pas dans l'environnement des familles impliquées lors de l'incendie de du Bazar de la Charité

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